De votre camping « Le Parc des Sérigons » partez sur les chemins du Dévoluy.
De par sa configuration géologique le Dévoluy est très différent des régions alentour. C'est un massif calcaire entouré de hautes falaises, cerné par les torrents du Drac et du Buëch où les eaux disparaissent dans des gouffres et réapparaissent, plus loin... C'est un lieu magique que les habitants des siècles passés ont peuplé de contes et de légendes.
Alors, vous les curieux de lieux extraordinaires, visitez, à seulement 30km (30mm en voiture), un joyau du passé !
La chapelle romane des Gicons plus célèbre sous le nom de Chapelle Mère-Église du XIème siècle.
Allez jusqu’à 'à Veynes, prenez la direction de Gap puis de St Etienne en Dévoluy. Vous voilà sur le plateau. Suivre alors, Corps, Agnières, Saint-Disdier. Arrivés aux Baraques, reprenez la direction de Saint-Disdier et, très vite, vous trouverez le panneau indiquant Mère-Église.
Stationnez le long du mur du cimetière ou juste en face quelques mètres plus loin.
Et, là, vous découvrez l'une des plus anciens monuments des Hautes-Alpes bâtie au 11ème siècle par des moines bâtisseurs. Un document daté de 1080 atteste de sa donation par l'évêque de Gap au monastère des moines clunisiens (Ordre de Cluny)
Classée aux monuments historiques depuis le 14 mars 1927 c'est la chapelle romane des Gicons que l'on appelle depuis longtemps Mère-Église car elle fut la première chapelle de la région et, depuis toujours, sur son rocher, elle domine et semble veiller sur les autres.
Son histoire
Pourquoi cet endroit, si particulier, a-t-il été aussi attractif depuis des siècles ?
On y a bâti depuis la nuit des temps. Probablement à cause de sa position dominante et, aussi, peut-être, parce que les anciens connaissaient déjà le fort courant tellurique, au puissant magnétisme, que l'on y a découvert ?
Pour preuves, les ruines, autour de l'église, révèlent qu'il y a eu, à cet endroit, un « castrum » un camp fortifié gallo-romain.
Édifiée sur un éperon rocheux, autour de l'an 1000, telle une tour de guet, elle a servi de poste d'observation contre les invasions.
Au Moyen-Âge, de hautes fortifications lui permettaient d'assurer aussi la fonction de droit d'asile pour accueillir et protéger ceux qui cherchaient un refuge.
De ces remparts protecteurs, il ne reste plus que les ruines des fondations enfouies.
Dans cette vallée peu connue, cette petite église fut longtemps oubliée car les déplacements ne se faisaient dans le Dévoluy que sur des chemins muletiers ; ce n'est que, depuis 1840, que des routes carrossables ont été construites. Conséquence de son isolement, la chapelle tomba en ruines mais, dès 1968, grâce à une association active de passionnés « l'Association des Amis de Mère-Église » (toujours présente aujourd'hui pour organiser des visites commentées et des concerts, et superviser aussi les travaux de réfection) et aussi à la volonté des élus, elle revit désormais identique à celle d'origine et fait l'admiration des visiteurs. Actuellement des travaux de restauration continuent de sauvegarder et d'entretenir ce joyau de notre passé.
Qui a construit cette chapelle ?
C'est grâce aux voies de communications romaines, dès l'an 200, que se propagea l'évangélisation dans la ville principale de la région, Gap. Pendant les 3ième et 4ième siècles, des moines de l'ordre des Cordeliers (nommés ainsi par Charlemagne à cause de leur ceinture de corde nouée sur leur robe de bure) sont envoyés partout dans les villages et hameaux les plus reculés pour délivrer la « bonne parole » c'est à dire l'Évangile.
Pour rassembler les fidèles et bâtir une église, des moines-bâtisseurs, les clunisiens (Ordre de Cluny) choisirent un lieu dans cette vallée retirée : ce fut ce piton rocheux bien en vue et d'où l'on pouvait observer les différents chemins de circulation.
Son architecture, le style roman.
Édifiée avec les pierres du pays, orientée vers l'est, jouxtée par un cimetière, la chapelle Mère-Église, dès le premier regard, nous frappe par la pureté de ses lignes caractéristiques du style roman alpin.
Le style roman se reconnaît à une forme trapue, massive sans grande élévation, où l'arc de cercle domine avec des nefs souvent couvertes d'une voûte en demi-circonférence dite en berceau (ou plein cintre) à trois travées. Les murs épais, aux ouvertures rares et étroites, sont soutenus à l'extérieur par des contreforts. Les absides rondes sont en « cul de four » c'est-à-dire en quart de sphère. Symboliquement la voûte de l'abside du chœur représente le ciel et y sont peintes des fresques.
Le clocher du 13ème siècle surmonte une chapelle voûtée dédiée à Saint Didier. Il abrite la cloche Jésus Maria de Sauveterre de 1727, est en tuf, composé d'une tour carrée, percée de deux petites ouvertures en arcades jumelles dites géminées, à colonne qui l'éclairent et, la flèche pyramidale plus récente du14ème siècle, légèrement tronquée, possède des lucarnes surmontées chacune d'un visage sculpté, peut-être celui des artisans bâtisseurs ?
Les risques d'incendies, nombreux à cette époque à cause des structures en bois, ont nécessité, au 12ème siècle, le changement de la charpente très inflammable, par une voûte en pierres qui obligea, à cause de la traction exercée sur eux, à consolider les murs latéraux par des contreforts extérieurs. On put ainsi recouvrir le toit d'un matériau plus solide mais lourd, les lauzes.
Autrefois les absides étaient recouvertes de chaume composé de seigle mais désormais, des gerbes de roseaux les protègent. Certains ont lancé l'idée que la couverture de chaume voulait symboliquement faire penser à l'habitat des paysans tandis que les lauzes plus nobles et solides protégeaient la maison de Dieu.
Allez, entrez et découvrez les mystères de cette singulière chapelle !
C'est par une porte très étroite, en clé de voûte, du côté Sud, que l'on pénètre dans cette petite église (dimensions intérieures 14m sur 6,5m) chargée de symboles propres au style roman. Certains avaient attribué par erreur sa construction à l'Ordre des Templiers par analogie à l’architecture des églises bâties par les croisés au temps des Croisades, à Jérusalem.
La porte n'a pas été construite par hasard à cet emplacement. Récemment, un groupe de sourciers munis de leurs instruments, baguettes et pendules, ont constaté que les forces telluriques étaient extraordinairement fortes à cet endroit comme à trois autres endroits dans l'église.
Donc, dès votre entrée vous serez rechargés en énergie. Et, les peintures et décors du 16ème siècle de la chapelle, bien qu'à peine visibles, animent les parois et ajoutent à l'ambiance tonique Les bâtisseurs ont choisi, pour les thèmes des fresques des couleurs vives, car ils voulaient rendre le message du Christ très attrayant aux fidèles illettrés pour la plupart, à l'époque. Le but étant qu'ils comprennent le message du Christ et vivent selon sa parole en croyant à la félicité d'un au-delà après la mort avant la résurrection des corps.
La chapelle est chargée d'ondes magnétiques venues de la terre.
Ainsi, en entrant, vous allez pouvoir bénéficier de tous les bienfaits de ses ondes. Certains visiteurs, pour avoir le maximum d'effets magnétiques entrent en contact direct avec la roche en y imposant les mains et même les pieds !
Touchez-la, observez-la cette roche si singulière et vous apercevrez à sa surface quelques entailles car d'indélicats voleurs, ont extirpé de petits morceaux de pierre...pour les emporter !
Depuis 1927, au fil des années, l'endroit a attisé la convoitise des trafiquants d'art qui ont pillé la chapelle. La liste des nombreuses pièces rares emportées est malheureusement longue. Sur l'autel l'actuelle statue « La résurrection du Christ » en céramique n'est qu'une copie d'après photo de l'inestimable œuvre d'art initiale en bois finement sculptée, volée en 1975.
Vieille de 400 ans, une autre statue, sur le petit autel est celle de la Vierge avec des anges semble évoquer sa montée au ciel.
Au bout de la nef voûtée en plein cintre, derrière l'autel, on devine des décors peints effacés par le temps, à peine perceptibles, aux contours et couleurs presque disparus. En effet, le manque de durabilité est dû au fait que c'est, sur un support de chaux sèche qu'ils ont été peints et non « a fresco » sur l'enduit frais.
Derrière la tribune, des artistes restaurateurs ont, en progressant avec délicatesse, mis à jour les scènes que l'on peut voir aujourd'hui » Le jugement dernier » avec le Christ dans une mandorle (cerne en amande), les apôtres, les vices et vertus. Mais étant donné l'état désastreux de l'ensemble des peintures de la chapelle, on peut espérer que de généreux mécènes pour mener à bien une complète restauration de ces joyaux du passé qui le méritent.
Vous serez intrigués par la petite tribune en bois soutenue par des poutres, construite en 1663, agrandie en 1783 et ses curieux et nombreux motifs figuratifs peints sur le bois à la chaux teintée d'ocre rouge. Signes mystérieux et symboliques s'y côtoient : des ostensoirs, des fleurs de lys verticales et horizontales, la lune et le soleil, les étoiles, des cœurs, des croix de Malte à six branches. Ce qui laisse penser que les templiers ont marqué leur passage de leurs symboles durant leurs nombreux pèlerinages dans la chapelle.
Prenez votre temps... Observez, découvrez cet endroit vraiment magique et mystérieux chargé de magnétisme et de spiritualité.
A l'extérieur, visitez absolument le cimetière jadis accolé à l'église, séparé aujourd'hui de la chapelle par un mur. On y a fait des fouilles à partir de 1966 et on a découvert une nécropole antique, des ossuaires, de vieilles tombes. De nombreux squelettes ont été mis à jour, ceux-ci de différentes époques. Plus de 1500 restes humains ont été retrouvés. Les plus anciens seraient d'avant l'an mille, témoins d'une attractivité des lieux et d'une vie religieuse très active au cours des siècles passés. On y trouve des sépultures de moines mais aussi celles d'habitants de hameaux et villages de la vallée qui voulaient être enterrés près de la Mère-Église.
Une tombe particulière celle de René Desmaison.
Sur la dalle de pierre d'une tombe, un piolet d'escalade, un fragment de roche portant des signes mystérieux ... Cette tombe parmi les tombes contemporaines du cimetière, attirera forcément votre attention, c'est celle de René Desmaison, extraordinaire alpiniste, guide de haute montagne, pionnier de l'escalade hivernale ayant pratiqué plus de 1000 ascensions parmi les plus périlleuses dont 114 « premières » dans les Grandes Jorasses des Alpes, au pic de Bure dans le Massif du Dévoluy, aussi dans l'Himalaya, au Pérou et célèbre également pour ses récits, romans et films où il nous fait partager sa passion pour la montagne et ses exploits .
Plus riches de savoir et de culture c'est à regret que vous quitterez l'attachante Mère-Église car il y aurait encore tant de choses à découvrir !
Alors, vous y reviendrez, c'est sûr !
Mais avant de reprendre le chemin du retour et, puisque de cette chapelle mystérieuse émanent encore tellement de mystères, vous serez intéressés par la légende du chapeau du curé.
Il était une fois, il y a très longtemps, chaque dimanche, les villageois de Saint-Disdier montaient à la chapelle Mère-Église pour assister à la messe. Le curé du village se mêlait aux fidèles mais au moment de partir, il se décoiffait et posait son chapeau bien en vue au bord du chemin et continuait le parcours en tête de la procession. Après une heure de marche tout le monde arrivait à la porte de la chapelle.
Le bedeau les accueillait et les faisait entrer dans l'église.
Le curé s'approchait de l'autel où, magie ou miracle... ? se trouvait déjà son chapeau !
Chaque dimanche les fidèles assistaient à ce prodige et tous les dimanches ils posaient les mêmes questions au curé :
« Il fait comment le chapeau, pour arriver tout seul sur l'autel ?»
Et le curé, levant les yeux et les bras au ciel, leur donnait toujours la même réponse : « Mes bien chers frères...C'est un miracle ! »
Pendant longtemps le phénomène mystérieux se produisit et toujours avec la même réponse du curé.
Mais, un jour, le mystère fut élucidé ! Un petit malin découvrit un souterrain qui partait du village jusqu'à la chapelle Mère-Église. Et là, on comprit le subterfuge : le bedeau ramassait le chapeau et par le souterrain arrivait plus rapidement à la chapelle que la procession, posait le chapeau sur l'autel, et attendait les paroissiens à la petite porte !
L’amusante légende se raconte toujours...mais, malgré de nombreuses recherches assidues... on n'a plus jamais retrouvé le souterrain … !
Alors, si cette histoire vous intrigue...
Revenez dans cette belle région du Dévoluy, dans votre camping préféré « Le Parc des Sérigons » et venez revoir la mystérieuse chapelle Mère-Église... pour vous mettre activement en quête du souterrain...
Peut-être est-ce vous qui le retrouverez ?