Symbole d'immortalité : Le merveilleux mélèze. Arbre de lumière et de couleurs. Arbre au miel.
Connaissez-vous le mélèze ?
Vous l'avez déjà vu, forcément...
En moyenne montagne il décore les pentes exposées à l'ubac, alors que, plus haut, on le trouve sur les deux versants et vous l'avez, peut-être, confondu, en été, avec ses cousins, les autres conifères, sapins ou épicéas. Comme eux, il aime se retrouver élancé vers le ciel, en groupe, bien serré près de ses congénères. Mais lui, il aime aussi les sols pauvres, l'air sec et la lumière intense de l'altitude.
Approchez-vous, vous pourrez faire connaissance avec ce résineux dans les mélézins (les forêts de mélèzes) mais vous le rencontrerez aussi, épars, parfois solitaire, rabougri et tordu, exposé à tous les vents, dans des milieux hostiles comme les flancs rocheux des précipices, les éboulis et les cônes de déjection. C'est un arbre « pionnier » puisque ses graines sont à l'origine des futures forêts quand elles tombent sur un sol propice à son développement, celui des « pelouses alpines » ou même des terrains plus pauvres.
Il s'adapte à toutes les configurations du sol. Sur une forte pente, en hiver, l'épais manteau neigeux exerce une pression à la base du tronc. Celui-ci se courbe au fur et à mesure des hivers et grandit étonnamment « en crosse » pour atteindre la verticalité.
Approchez-vous, encore, regardez-le de plus près cet élégant résineux à la forme conique, aux rameaux tombants, au feuillage léger et doux. Son tronc droit, à l'écorce grise et brun rouge, lisse puis fissurée, s'élance vers le ciel.
Il pousse lentement (20 ans pour atteindre 4m de haut) et sa taille peut atteindre 40m. Il peut vivre 600 ans. Le plus vieux mélèze d'Europe a poussé en Suisse et a un nom : Bala 20. Il a entre 850 et 1000 ans, fait 9,10 mètres de circonférence et mesure 30 mètres de haut ! Et le plus petit mélèze a poussé dans le Pelvoux à 2800m d'altitude et ne mesure pas plus de 30cm !
Les aiguilles du mélèze ne piquent pas. Touchez-les. Vous serez surpris. Elles sont légères, très douces. Selon la saison, elles se colorent de différentes teintes, du vert clair initial du printemps, au jaune de l'été puis à l'orange de l'automne. La forêt de mélèzes offre alors un spectacle flamboyant inoubliable.
Le mélèze est le seul conifère qui perd ses aiguilles.
En hiver, l'arbre est nu. La forêt semble morte. Le mélèze est le seul conifère caduc. Il est très résistant au froid car son écorce très épaisse est imperméable au gel.
Au printemps la vie reprend et c'est un autre festival de couleurs. Les petites fleurs mâles jaunes produisent le pollen qui, grâce au vent, fécondent les cônes-fleurs femelles rose vif. Les aiguilles vert clair poussent aussi. L'été voit les cônes femelles brunir, avoir des écailles.
Les écailles sèchent, s'ouvrent et laissent s'échapper les petites graines ailées que le vent emportera et sèmera, là où pousseront, bientôt, de nouveaux mélèzes.
On le surnomme « arbre de lumière » car le soleil passe à travers ses légères aiguilles. Un mélézin n'est jamais sombre. Le sol, riche de l'humus des aiguilles tombées, permet la croissance de nombreuses plantes et fleurs : géraniums des bois, myrtilles etc tandis que mésanges, pinsons, grimpereaux des bois etc nichent et gazouillent dans ses hautes frondaisons.
Promenez-vous parmi les mélèzes. Ils vous transmettront leur force et vous n'oublierez jamais leur splendeur et leur apaisante et vivifiante compagnie.
Sa résistance.
Cet arbre exceptionnel a pourtant un ennemi, c'est la chenille d'un petit papillon « la tordeuse du mélèze »qui dévaste le mézélin en dévorant la base des jeunes aiguilles. En quelques jours la forêt est desséchée, comme en hiver. Le spectacle est désolant. Mais le robuste mélèze résiste aux attaques et ne meurt pas. Il reprend son cycle naturel et redevient vert. Un modèle de résilience !
Ses ressources.
La manne de Briançon. Elle a donné son nom au mélèze (étymologiquement « arbre au miel ») car on comparait sa manne au miel. Ce sont des gouttes de liquide sucré qui deviennent solides à l'air, secrétées par les aiguilles du mélèze. Elles sont très appréciées des fourmis et des insectes amateurs de miel.
Mais elle a, aussi, été très utilisée dans la pharmacopée traditionnelle pour des propriétés médicinales que l'on essaie de rechercher.
Les fleurs de mélèzes sont utilisées dans la fabrication des « Fleurs de Bach » en écho aux qualités de l'arbre, force et résistance, pour réguler les émotions et donner confiance en soi.
Puisque vous êtes curieux et gourmands vous ne quitterez pas la région sans avoir goûté les délicieuses et originales confitures de fleurs de mélèzes, les liqueurs et les dérivés cuisinés comme le succulent sorbet aux fleurs de mélèzes.
La résine récoltée en faisant des trous dans les troncs, c'est la térébenthine de Venise, dont on fait des vernis résistants et des diluants pour peinture, déjà connue au XVème siècle et utilisée, par le peintre flamand Van Eyck.
On l'emploie aussi en pharmacie pour ses propriétés antiseptiques.
Un bois noble
Il a toutes les qualités d'un bois exceptionnel qui ne pourrit jamais.
Sa forte teneur en résine lui donne une grande résistance à la sécheresse et aux grands froids. On utilise son bois solide, durable, imputrescible pour la construction de charpentes y compris marines, menuiserie extérieure et intérieure, bardeaux de toitures , ébénisterie, parquet etc...